PARCO NATURALE MARGUAREIS – TROU SOUFFLEUR, 12-14/07/2024
Participants : Michel et Philippe (Garagalh), Antoine (Martel).
Le Marguareis (Margua, pour les intimes) vous connaissez ? Eh bien, jusqu’à ce weekend, moi non. Comment passer à côté d’un lieu mythique, mondialement connu de la spéléo !
La densité de petits trous au km² de Saint-Vallier-de-Thiey, ça vous parle ? Là-bas, il y a la même densité à peu près, sauf que la profondeur n’a rien mais alors absolument rien à voir ! Au Margua, c’est couramment -300, – 400, – 500, -600, etc. De la folie, j’vous dis !
Avec nos désobstructions à – 7 m, on joue vraiment dans le bac à sable ! Et le froid ? Ce sont les mêmes températures qu’à Saint-Vallier-de-Thiey… euh, avec 10°C de moins ! Et l’eau ? … 2°C !
Bon, bref, vendredi soir, après 5h30 (merci les bouchons d’Antibes) de route (dont 1h30 de piste vertigineuse au-dessus d’un à-pic de 800 m), Michel et moi, nous débarquons à 22h30 au refuge du C.A.F. (2100 m), où Antoine nous attend.
Après une nuit au refuge, l’aventure commence !
Nous partons pour la cavité 24-14 Trou Souffleur (-420 m) au col des Seigneurs. Objectif : équiper proprement en fixe pour faciliter les explorations futures. Le fond est à –400 m avec des suites à découvrir.
Nous rentrons dans le trou vers 11h, la fraîcheur nous accueille. Le premier puits part juste sous un éboulis de schistes très instables qu’Antoine sécurise par une main courante.
À la base de ce P5, nous rencontrons l’eau pour ne plus la quitter.
S’enchaînent alors une série de méandres, qui nous emmènent à l’étroiture de –60 m. Quand on pense qu’à l’origine, le passage avait la taille d’un poing, on ne peut que féliciter le travail des désobeurs qui ont agrandi l’ouverture.
Bon, ce n’est quand même pas large… et l’eau suit le même chemin, que nous… Un courant d’air glacial dans un boyau descendant, qui arrive 6 m plus bas dans une vasque remplie (merci les bottes !).
Ensuite, c’est « Méandres et Cie » jusqu’à P15 (on se mouille un peu), P8, maintenant bien équipés (il y a peut-être une main courante à rajouter au départ du P15). Quelques ressauts, que l’on passe en libre, mériteraient une petite corde de sécurité.
Nous arrivons enfin, 4h plus tard, à –125 m, au départ de la série de grands puits. Assis sur une plateforme en bois vermoulu, Michel et moi, nous regardons Antoine galérer pendant plus d’une heure pour équiper le départ du P70. La longue attente transie dans une grotte à 4°, mouillés par une eau à 2°, nous fatigue vite !
Nous décidons de laisser les cordes prévues pour la série de puits qui descendent à -264 m pour une prochaine fois et nous entamons la remontée.
L’étroiture de –60 m se retrouve être vraiment galère à remonter, les bloqueurs ne servent à rien, on tire sur la corde, on pousse, on transpire, on se mouille… que du bonheur ! Enfin, le soleil nous accueille ! TPST : 7h00.
En résumé, une très belle cavité, avec des atouts certains pour devenir une classique. Du schiste et du calcaire veiné magnifique, des colonnes et murs de calcite blanc… il y a des passages absolument superbes !
Un grand merci à Michel et Antoine de m’avoir fait découvrir le Marguareis. Des paysages grandioses, des fleurs magnifiques, des Edelweiss, des marmottes, des chamois, vaches, patous (et loups, aussi…).
Nous rentrons le dimanche après une petite rando jusque sur la crête pour voir le Viso, le Cervin, le Mont Blanc… hélas, dans les nuages.
Philippe