( syn: Aven du Lotissement – cliquez ici pour en savoir plus)
Après une visite fin decembre 2015 au trou “merdique” ( Aven du lotissement – ancien égout de St Vallier), et donc après avoir constaté que c’était aujourd’hui tout propre et après 2 mois d’attente , l’objectif était d’aller enfin rejoindre la rivière a -110 m sous le village ,
Une belle équipe de 8 était constituée ,
une équipe de tête avec Sylvain Lebe et Lionel Pauc avec pour mission de reequiper jusqu’a la riviere
une equipe topo avec a sa tête Michel Isnard , pour faire la topo du km de riviere …
une équipe Desob pour agrandir l’étroiture emmenées avec Christian Lopez et Nathalie
le tout accompagné de Nicolas et Jean-Vincent , nouveaux membres du Club et de moi même (Franck )
rdv été donné au bar du senat a 08h30 … Didier.C et Antonio etait aussi au rdv afin de partager le café … malheureusement la météo a eu raison de nous , il est tombé 70mm depuis minuit sur St Vallier il est 09h00 il pleut toujours …. la buse qui debouche dans le puit artificielle d’entrée et qui recolte les eaux de pluie de la route coule bien … la source de praredon en surface est gonflée , elle debouche ensuite a -15 dans la gallerie de l’echelle est gonflée … la sortie est annulée .
après concertation , je part montrer deux trous a Christian, Nathalie et Michel qui iront y jeter un oeuil (Sixtroen et Pet de Lapin)
et ensuite avec Lionel nous allons trouver un trou au sec pour finir d’hameçonner nos deux nouveaux membres 😉
une sortie sympa mais je serais obligé a la sortie obligé de payer ma tournée de bière vu le passage de fractio loupé a la remontée avec un croll neuf qui refuse de s’ouvrir , qui fini au bout de 10 minutes par monter tout doucement sur la corde jusqu’a se mettre a 5 cm du noeud , s’en etait trop , Nico redescends et après 5 minutes de plus avec “4 mains” on réussi a l’ouvrir enfin … , sur la montée la corde du kit se mets dans le pantin dans l’etroiture de tête de puits …. la totale …pour sauver l’honneur je montre a Jean-Vincent sur le dernier puits comment faire du Air Running –
Remontée en Alternatif …. j’ai enfin réussi a faire un truc aujourd’hui !!! ( voir en fin de vidéo ci dessous)
Merci a tous d’être venus … prochaine sortie a l’aven du Lotissement ( et cette fois on va a la rivière pour de vrai , je commande du beau temps …) le 07 Mai , si vous êtes intéresses envoyez moi un sms avec : “nom-prénom-club” au 06.74.41.42.53 ,
ci dessous la petite vidéo de Jean-Vincent.
Sortie du Samedi 09 Juillet 2016
Participants : Jean.M – Michel.I – Jean-Vincent.D – Nicolas.D – Franck.M
TPST : 11h00
Suite à la dernière sortie , l’objectif était de continuer à faire découvrir cette cavité , et principalement l’accès à la rivière a des membres du Club et ensuite en fonction du groupe , topo équipement et explo ….Seul Franck pour cette sortie connaissait le chemin jusqu’à a la rivière. Rendez-vous était donné à 08h30 à la pharmacie du village, Franck tout d’abord rejoint Michel au Senat pour un café ou ils croisent Sylvain Lebe qui leur donne quelques explication sur l’acces au « fossile des anciens »…tout le monde est à l’heure, et hop on rentre vite dans le vif du sujet . la descente se fait bien , Jean-Vincent qui connais la première partie de la descente ouvre la « marche » tout se passe sans encombre , quasiment pas d’attente au premier puits, passage de l’étroiture « du colon » , Jean commence à se demander où il a mis les pieds … mais ensuite ca enchaîne avec d’abord des gros gours et puis une succession de petits puits ,et on récupère la moitié de la corde de 80m laissée en décembre 2015 vers -60 afin, encore deux puits ( sur le dernier il faudra changer à la prochaine sortie un spit qui a bougé et rajouter une dev ) et on se trouve déjà presque au même niveau que la rivière …sauf que pour y aller ben c’est merdique une bonne centaine de mètre ou l’on ne pourra quasiment plus sortir de la position allongé/4 pattes/ .
Enfin Arrivé à la rivière, dans « la Galerie du repos bien mérité » ou coule « la rivière du lotissement » a -105m après 2h30 de progression, petite pause repas de 15 minutes …. puis Franck entraine tout le monde afin de commencer par l’amont , arrêté lors de la dernière sortie en topo sur la voûte mouillante , selon Sylvain , le siphon est juste derrière a 50 m … on se dit qu’on y va, qu’on topographie et que comme ça on y retournera plus … Jean préfère ne pas se mouiller , il nous attends de l’autre côté , Nico et J-V partent devant en éclaireur et Michel et Franck attaquent la topo humide …la voute mouillante mouille bien , l’eau est froide …et derrière ben ça mouille encore et encore …. Les galeries s’abaissent et se divisent , on topographie une première arrivée au nord , l’argile nous fait rebrousser chemin …, on continue sur la galerie principale toujours dans l’eau … le carnet de topo de Michel commence a être humide , encore une bifurcation avec cette fois 3 départ ,Franck est frigorifié , ça doit faire 45 minutes de topo dans l’eau … on a dépassé les 110 mètres et toujours pas de siphon , Jv et Nico ont disparus …On se mets au « sec » sur un banc de sable au « carrefour des 2 pingouins » on arrête la topo et on attends le retour des 2 autres …
On entends une voix, c’est Nico qui reviens, il ont trouvé un petit puits remontant à faire en escalade de 3 mètres et ensuite ça remonte avec une étroiture que Jv a passé , puis nico qui n’a pas pu passer a perdu le contact . on attends , pendant ce temps-là Nico explore deux autres branches de cette bifurcation , Jv reviens , il s’est arrêté sur un bloc calcifié qui lui bouchait le passage une 50 aine de mètres plus loin et peut être a +25 du niveau de la rivière …il n’a pas réussi à bouger ce bloc mais derrière pour lui ça semble bien s’agrandir ( une salle de 4-5 mètres ?) et ça continue de remonter … derrière ce bloc première assurée …faudra y retourner . Nico reviens à son tour… il a peut-être aperçu le siphon amont mais ça semble bien argileux , l’amont nous intéresse car c’est la partie la plus proche de la surface, si l’on pouvait trouver un accès plus simple à ce réseau … l’entrée actuelle est sur une propriété privée , en plein milieu d’un parking , on se limite à une sortie tous les deux mois afin de ne pas gêner les proprios et locataires déjà bien gentils de nous laisser continuer à explorer la rivière sous le village en déplaçant leurs voiture etc. … …et puis 2h30 pour descendre de 105m c’est pas dans les standards …
Bref on fait demi-tour et on retrouve Jean qui commençait a trouver le temps long au « carrefour du repos » surtout qu’ en théorie on était partie pour faire 50metres … on boit un coup , et hop cette fois direction l’aval … on perds JV la fouine dès qu’il y a un semblant de départ … la galerie est belle , la progression est facile … y’a du volume … bien sûr on a oublié la corde , Nico rebrousse chemin et va la chercher … au fur et à mesure de la progression on perds la rivière qui passe maintenant dessous la galerie , après environ 350m depuis « le carrefour du repos » …on arrive enfin au « carrefour des Dilemme » : car la faut faire une choix …les fatigués feraient mieux de rebrousser chemin , les mazos en général préfèrent monter et rejoindre « le fossile des anciens » dont Sylvain Lebe et Alain Gomez nous ont parlé , et où ils ont passé un bon nombre d’heures… un fossile avec selon eux puits remontant , tartines d’argile , concrétions ( ou pas) etc …et surtout des possibilités de se rapprocher de la surface et le fossille semble en plus être dans un axe nord sud comme la faille sur la carte géologique , comparé à « la galerie du repos bien mérité » qui est plus orientée Est – Ouest sur l’axe du chevauchement de deux écailles sur la même carte géologique . la dernière option c’est d’entamer la descente vers la cascade pour rejoindre Le Siphon « Avale de l’Espoir». … Lors de notre dernière sortie dada s’était arrêté sur la cascade sans corde, on décide d’aller donc voir ce siphon , on a des spits et descendu de la corde cette fois autant s’en servir … et puis les anciens nous ont dit qu’il était à 5 minutes de la … bref on attaque la descente , on arrive très vite dans une première salle , terminus de notre dernière sortie topo , seul dada avait poursuivi … dans cette salle on retrouve l’eau de la rivière a -120 pour la reperdre tout de suite car la suite est plus haut à gauche, de la on ne fera que descendre , le paysage change , pas mal d’argile dans un premier temps , il semble s’être déposé là il y a fort longtemps …avant que l’eau ne trouve un autre chemin …puis on retrouve l’eau et on arrive à la cascade , on est en plein dans la faille , bien entendu ca fait longtemps que les 5 minutes sont écoulés …on pose le spit , il y en avait déjà 1 mais la roche est tendre , deux c’est mieux …hop la corde est posé , (on la laissera d’ailleurs en place pour les prochains ;)…De la quasiment plus d’argile , la roche est déchiquetées et cassante , on fait attention ou l’on pose les pieds et on continue la descente …on aperçoit déjà plus Jv et Michel … on est à un énième carrefour , vers -150 , un fossile argileux arrive de la gauche , en bas on entends l’eau et selon Nico les autres sont partie à droite , mais ça descends aussi … s’en ai trop pour Jean et Franck , Jean n’avait pas fait une « vraie » sortie spéléo depuis 8 mois et Franck connaissant le chemin retour épuisant , ils décident alors de retourner tous les 2 au carrefour du repos , … Nico continue lui donc la descente et part retrouver Jv et Michel et qui ont enfin fini par trouver ce siphon aval … il semble que ce siphon n’ai été visité qu’en hiver 3-4 fois en période de hautes eaux … et plongé 1 seule fois il y a 20 ans « avec les moyens du bord » et sans succès , là on est en Juillet , Jv remarque qu’il reste de l’air au plafond … le siphon ne serait aujourd’hui en cette période de basse eaux qu’une voute ultra mouillante ??? ,Michel décide d’en rester là , il a déjà pris le bain plus tôt dans la journée … Jv s’engage , il promet d’être de retour dans 10 minutes … il y au plus 5a 10 cm d’air au plafond et JV et même obligé de faire une apnée sur 2-3m
Le Siphon « Avale de l’Espoir» est franchi ! JV trouve la sortie en hauteur! , il débouche dans une galerie propre avec très peu de d’argile , « la Galerie de la Mouche » , en première !!!! un tube de 1m50 de diamètre, qui semble s’orienter au sud et suivre enfin le fond de la faille , la galerie a une pente de 20-30° , elle se sépare sur 1 mettre en deux , imitant les yeux d’une mouche … JV fait une 50 aine de mètres , peut-être 100 , au loin ça continue et ça semble prendre du volume , mais il est temps de faire demi-tour , derrière l’attente est longue … et puis tout seul derrière cette voute mouillante on se sent loin de tout …
On laisse les cerveaux de côté , et on entame le chemin inverse …Tout le monde se retrouve enfin 1 heure plus tard au « carrefour du repos » , on boit un coup , on réorganise les kits , on mets les baudriers dans le kit on attendra le premier puits pour les remettre . … plus aucune idée de l’heure qu’il est , de toute manière faut maintenant sortir . on laisse une bouteille non ouverte de 1.5Litres d’eau et c’est partit pour la remontée merdique … longue et laborieuse . autant à la descente , tout frais ça passe « tranquille » autant à la remontée c’est vraiment chiant , Jean, partie en tête gagne le droit de faire demi-tour , il est passé en bas tout droit dans le méandre alors que la sortie est au-dessus , s’en suit une belle petite partie de 4 à 5m allongé dans l’argile , de quoi se faire une belle tartine sur tout le corps … la remontée semble longue très longue , le corps commence à souffrir , Franck et JV ferment la marche alors que devant ils tâtonnent 2-3 fois a chercher la sortie … ce qui permet a Jv et Franck de recoller et d’indiquer où est la sortie … on passe enfin l’étroiture , qu’il faudra encore élargir car au retour , la fatigue aidant c’est vraiment galère avec un kit de remonter cette dizaine de mètres étroite…
Enfin la sortie !!! vers 20h30 … avec un accueil chaleureux de Tonio et de Serge venu avec quelques bières , ça fait du bien de voir les potes a la sortie… les visages sont fatigués , recouverts de boue , une bonne demie heure de discussion et rigolade , on ferme le trou et dodo … sur le coup personne n’a envie d’y retourner …mais dès le lendemain l’envie est plus forte , on a toujours pas été voir « le fossile des anciens » , il y a de la desob et de la première à faire dans l’amont , de la topographie en veut-tu en voilà de partout …. De l’élargissement à faire dans tout le réseau d’accès a la rivière Et surtout retourner à « la Galerie de la Mouche » afin de voir ou ça va … et puis avec tout ça on a oublié de filmer et prendre des photos …
Prochain rdv au maximum en septembre … date à définir ….Avis a tous les Spéléos Sado-Mazo !
Recit : Franck Martin
MISSION RIVIERE
Suite à une légère blessure au poignet de mon père, aux dolines de Caussols le mercredi, notre programme change et je m’inscris à la sortie du samedi 7 mai ! C’est parti pour ma première grosse sortie avec le club. Alors, ça promet : du beau, du grand, du large, mais avec une petite étroiture explosée depuis l’avant veille : le trou merdique (nom latin : l’aven du lotissement) !
Notre mission : atteindre la rivière et commencer sa topo ; et sur le chemin ré-équiper pour faciliter les sorties futures.
Nous arrivons donc à 8h30 sur St Vallier au rendez-vous de la pharmacie pour commencer par un café (il y a toujours une logique). Après le café, on s’équipe pour se mettre en route. Enfin, en chemin, car c’est du chemin d’accès à une maison de particulier que part le trou. Un amarrage naturel, une plaque de fer ouverte et une chaise en plastique rouge plus tard, on se lance dans l’aventure à six : Dada ouvre la marche, je le suis, puis viennent Franck, Didou, Pierre et Antonio. Il est 9h30.
Après le P6 d’entrée aux parois fragiles, nous arrivons dans un trou qui n’est pas nauséabond malgré son historique (ancien égout). Un peu de boue mais rien de grave. De là nous avançons à quatre pattes et, je ne le sais pas encore, mais ça va être notre position de croisière la plus confortable !
Didou, devant moi, déconne à plein tube. On tombe vite sur un passage plutôt étroit, et je demande naïvement “c’est là l’étroiture ?” et je m’entends répondre “non”. Ce manège recommence 2 ou 3 fois. Je commence à me dire que je ne suis pas sûr de vouloir voir cette étroiture, mais je me dis qu’ils l’ont agrandie, ça me rassure et j’avance dans la bonne humeur de la compagnie.
Nous passons une échelle fixe, une petite salle, un boyaux et un P12 pour nous retrouver devant LA vraie étroiture. Il s’agit d’une cheminée légèrement vrillée avec un démarrage étroit mais correct. Franck et Antonio qui ouvrent la marche, passent sans encombre. Puis c’est au tour de Didou qui après avoir râlé sur toutes les étroitures rencontrées doit se lancer dans cette fameuse étroiture. Plus ça râle, plus ça passe j’ai l’impression car malgré sa carrure il descend à bon rythme. Mais une fois au fond, dans le dernier étranglement, il se retrouve coincé. Il pestifère contre le fait que ça n’a pas été assez ouvert (voilà sa carrure aussi !), mais ça ne lui permet pas de passer pour autant. Il décide de “se casser” de ce trou de merde. Il me demande de descendre pour récupérer son kit. Je le remonte. Je dois maintenant descendre pour récupérer son matos, je le remonte et passe le tout à Dada qui est en haut avec Pierre.
Didou remonte donc, récupère le tout et se barre. Pierre, pas rassuré par l’étroiture, le suit. Je demande à Dada si il reste, il me dit que oui – je ne sais pas encore à qui je m’adresse ! – et donc je prends le taureau par les cornes et me lance mon baudard à la main (pas fou) dans la cheminée. Beaucoup moins balaise que Didou je passe assez facilement, je suis fier de moi ! On débouche au sommet d’un petit méandre. Je remets mon baudard et pars confiant, en me disant que le pire est passé ! Entre temps Dada s’est tout simplement téléporté au bas de l’étroiture. On avance, et j’ai bien l’esprit tranquille vu que les étroitures c’est fini.
Quel n’a pas été mon étonnement quand, après quelques mètres de galeries étroites, de passages bas, de zones de ramping et autres, je tombe sur une étroiture ! C’est là que j’ai compris que je devais oublier que ma position naturelle est sur mes deux jambes. On passera 80 à 90% de notre temps avec les genoux, au mieux, qui s’explosent contre la roche, le casque qui gratte au plafond, la quincaillerie qui s’accroche sans pouvoir vraiment la décrocher quand on est à plat ventre. J’ai donc eu un moment le moral dans les chaussettes, ou plutôt les bottes, mais heureusement pour moi j’avais pris l’eau, donc me voilà en train d’avancer avec un moral trempé comme l’acier ! On est pas descendus ici pour couiner ! Pour m’inspirer je regarde mes camarades : Franck est le plus heureux des hommes, Dada et Antonio avancent tellement sereinement que je cherche à me calquer sur eux !
On rencontre un P4, P10 puis un P4 que Dada ré-équipe avec la corde de 40 m de Franck a amenée, ainsi que des vieux mousquifs et plaquettes complètement détruites pas la corrosion. C’est là qu’on se dit que les premières visites date d’il y a loooooongtemps ! En passant, je coupe les vieilles cordes qu’on ne peut pas décrocher autrement. Le rééquipement est en cours !
Après quelques boyaux, quelques love-story avec la roche, de la boue qui essaie de nous retenir et de l’eau parfois profonde (quand on ne peut pas tenir au moins plié en 2, s’enfoncer jusqu’aux genoux dans l’eau eh bien c’est profond !). On tombe sur deux P5. Un qu’Antonio ré-équipe avec quelques difficultés dues à la roche merdique. Dada l’a déjà dit, mais le répète, il faut venir avec un perfo 18V ! On arrive après plus de 30 min de ré-équipement à la fin des puits. On s’engage de nouveau et pour ne pas changer dans des boyaux plus douloureux les uns que les autres car la roche est hyper travaillée par l’eau. Certes c’est magnifique, les couloirs sont beaux, mais faut pas faire attention à l’échelle !
Nous finissons par faire une pause vers midi dans une petite salle. On se demande si on mange ici ou si on continue. A priori nous ne sommes pas loin de la rivière tant désirée. Je sors donc ma topo ou plutôt ce qu’il en reste et essaie de convaincre Antonio (qui a faim) qu’on n’est pas loin. Il n’est pas super chaud, mais Franck a peur à demi mot que si nous nous arrêtions maintenant nous ne pousserions jamais jusqu’à la rivière (pas faux) et Dada toujours sur sa lancée (ou peut-être convaincu par ma lecture de la topo – on peut toujours rêver) trouve qu’il serait dommage de ne pas continuer. La démocratie faisant, c’est sur la phrase “ok, on y va, mais si on n’y est pas vite tu as le droit à une baffe” qui nous relance dans le couloir bas de plafond, plein d’eau et de glaise. Je me mets à courir à plat ventre (oui, oui c’est possible !).
Dada va tellement vite que je le perds très vite de vue, même si j’essaie de le suivre sans attendre Antonio et Franck afin d’éviter ou plutôt de retarder la baffe fatidique ! Après un long moment seul plein de doute sur ma lecture de topo avec aucun bruit ni devant ni derrière, je finis pas retrouver Dada qui m’attend dans une “salle” (on peut s’asseoir sans avoir la tête qui touche, on appellera ça une salle désormais !). Dada me dit qu’on ne doit pas être loin, j’apprécie son jeune optimisme, en essayant de me dire qu’il ne dit pas cela simplement parce qu’il lit la peur de la torgnole sur mon visage ! Il repart. En essayant d’enlever de la glaise qui se trouve dans mes yeux, je le suis mais en vain. Il est loin, très loin.
C’est au bord des larmes de glaise tout en traînant le kit de Franck (tiens, depuis quand je l’ai celui-là ?) que j’entends le lointain et libérateur : “rivièèèèèère !” de Dada. Le cœur repart, et c’est tel une incantation contre les mauvais esprits et autres baffes que j’hurle à mon tour “rivière” en direction de nos deux compagnons. L’énergie retrouvée me propulse sur les 20 derniers mètres, et je retrouve Dada debout, dans le lit de la rivière. Il a déjà fait l’amont et un peu d’aval. Je me précipite pour faire comme lui, je commence par l’amont. C’est grand, c’est magnifique. Une splendide rivière tout en S, avec des galets, des plages, un beau travail de roche. Je m’arrête sur une voûte mouillante à près de 100 m.
Retour en arrière, pour retrouver Dada, toujours seul. Je pars sur l’aval et je découvre un autre paysage, cette fois fait d’un chaos de grosses dalles qui se sont décrochées du plafond. Je ne vais pas très loin pour garder un peu de surprise lors de la topo. Je rejoins donc Dada un peu avant que Franck et Antonio arrivent à la rivière à leur tour. Ça y est ! On est tous les 4 à la rivière. Franck est heureux comme un pape. Après un high-five de satisfaction et un petit tour du propriétaire, on mange, tous très satisfait, nos rations littéralement pulvérisées par le chemin aller. C’est bien simple, je n’ai pas mangé mes biscuits, je les ai aspiré ! Mais bon sang qu’est-ce que c’est bon !
Après un festin de roi on attaque notre seconde mission : commencer la topo de la grotte. Une première ! Franck et Antonio font les visées pendant que Dada galope devant et que j’essaie d’immortaliser la scène en photo. Nous nous arrêtons à la voûte mouillante en amont.
Nous reprenons en aval, où nous découvrons des volumes assez impressionnants et de belles sculptures de mère nature. Nous avançons sur plus de 300 mètres pour nous arrêter dans une grande salle qui possède sa mini cascade, juste avant la grande cascade annoncée par Sylvain Lebé. Vu l’heure on ne peut pas avancer plus, et on peut considérer que la mission a été très bien remplie avec ces 420 m topographiés ! C’est donc le cœur léger et la tête haute (la décision a été prise dans la rivière pour ceux qui ne suivent pas !) que nous décidons de reprendre le chemin du retour.
Antonio et Dada caracolent en tête, mais Franck et moi nous subissons vite la retombée d’adrénaline. Nous nous partageons le kit pour ne pas se faire trop chier dans toute cette succession de passages étroits. Je ferme la marche et c’est sur le premier puits rencontré que je comprends que Franck est un peu plus atteint que moi. Je le dépasse donc lors du puits suivant et nous rattrapons Antonio et Dada qui nous attendent en haut de ce puits. Je préviens Antonio et on reforme les groupes. Je pars devant avec Dada qui a l’extrême sympathie de suivre mon rythme. Antonio et Franck remontent tranquillement mais sûrement (Franck connaissant par cœur le cheminement). Cependant ils ne sont jamais loin de nous, car propulsés par l’entrain de Dada, nous allions toujours droit devant et avons ainsi exploré (bien malgré nous !) toutes les failles, méandres et recoins qui se trouvaient devant nous. Ce qui nous a contraint un certain nombre de fois à faire demi-tour après plusieurs remarques existentielles telles que “ça me dit rien du tout ici…” ou “on a dû se tromper de chemin !”.
Cependant, le chemin du retour a été beaucoup plus rapide, et nous avons fini par retrouver le P6 du début, et à en sortir vers les 20h. Dada aussi frais que quand il est rentré, Antonio un peu plus sale que 10h plus tôt, Franck et moi les plus heureux des hommes. Franck car il avait atteint la rivière et commencé à la topographier et moi car pour une première sortie explo en club je ressortais avec autant d’émotions et de souvenirs que de bleus sur le corps, c’est-à-dire beaucoup !
Mais l’aventure ne fait que commencer : il faut encore faciliter un peu l’accès, ré-équiper ou équiper certains passages grâce à un perfo, topographier l’accès à la rivière, continuer l’exploration et la topo de la rivière et de tout ses recoins (et il y en a beaucoup). Et pourquoi pas trouver une autre entrée, pour que le trou merdique ne porte plus ce nom que de par son histoire !
Sylvain Lécuyer.
Dégouté de pas avoir été présent, mais promis pour la 3ème je vais tenter d’être présent ! Même si des flashs traumatisants sont encore présent de temps en temps ! 😀
Faudra aussi trouver un moyen de passer le siphon en plus safe, car je ne suis pas sûr de pouvoir faire comme JV…
Et avec tout ça on va finir par devoir faire un camp !
En tous les cas bravo les gars !
P.S : J’aime bien les noms que vous avez donné aussi !
Sylvain des que t’as tes dates de vacances préviens moi on réserve la journée pour y retourner 😉